Pourriez-vous vous présenter à nos internautes ?
Franco-brésilienne, mon prénom Irène a été choisi en hommage à la scientifique Irène Joliot-Curie. Il signifie paix. Mon intérêt pour l’Amazonie a grandi au cours de mes études en philosophie, puis grâce à un cheminement fait de recherches sur cette vaste forêt tropicale humide.
Pourquoi avez-vous créé Miquinhos ?
C’est en France, en 2011, que j’ai créé Miquinhos qui signifie petits singes. Je cherche à faire connaître l’Amazonie, parce qu’ici en Europe nous en avons une image mythique et irréelle ou, à l’inverse, totalement catastrophique et négative. Je veux transmettre une vision plus authentique. A Paris, je suis en lien avec l’Espace Frans Krajcberg. Leur philosophie et leur regard sur la forêt amazonienne sont une source d’inspiration pour mes projets en faveur d’un développement respectueux de la forêt.
Et la rencontre en Amazonie ?
Je ne connaissais pas les « seringueiros » qui vivent en Amazonie au Brésil. Après les avoir rencontrés, j’ai continué à faire des recherches pour comprendre qu’ils sont les véritables “gardiens de la forêt », et même considérés aujourd’hui comme le symbole de la lutte pour la préservation de leur environnement et la défense des peuples d’Amazonie. Nombre d’entre eux ont été réquisitionnés lors du boom de l’économie du latex, pendant la seconde guerre mondiale, pour travailler dans la forêt amazonienne. C’était les « soldats du caoutchouc », dont les enfants et les petits enfants gardent la connaissance de la forêt et la mentalité travailleuse.
Mais encore ?
Certes, les chiffres sur la déforestation impressionnent et les visions désastreuses inquiètent. Mais parlons plutôt des hommes que des chiffres ! les seringueiros sont encore aujourd’hui des gens très modestes, même pauvres, qui vivent dans la forêt et des ressources naturelles de cette forêt. Leur nom vient de l’arbre « seringueira », (la seringue, en référence à la manière dont est extrait le latex, en faisant des entailles dans le tronc de l’arbre), en français l’hévéa.
Et maintenant ?
Maintenant je vais plus loin. Je fais venir le tissu de la forêt en France. Je rencontre des stylistes, des créateurs, des artisans. C’est ce travail en commun qui m’enthousiasme vraiment. Plus récemment, à travers Open Money, j’ai trouvé de véritables partenaires pour la poursuite de ce projet. Je fais le lien entre le monde amazonien et l’univers de la mode végan, écologique ou artisanal.